Animaux

Je ne regarderai plus un reportage animalier d'un oeil absent.

C'est trop tard : sur pleins de points, j'ai perdu mon innocence...

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Maintenant, je suis épuisée devant ces petits lycaons scotchés sur les mamelles pendantes de leur maman, dans le seul but de satisfaire leur faim -légitime et gloutonne- de nourrissons. Ces petits loups-chiens qui se repaissent tous au même moment : à seulement imaginer le pompage goulu de leur gosier sur les 6 biberons maternels en même temps dépasse mon entendement. Et ce petit dernier, un peu moins débrouillard, un peu plus petit, qui reste un peu plus longtemps dans le giron rassurant...

Je ne peux que compatir devant le courage absolu des parents manchots qui partent chasser chacun leur tour, de longs mois dans les dangeureux fonds marins, se relayant l'un l'autre pour leur progéniture. Promis, je ne me plaindrai plus qu'il pleut sur mon blouson de cuir alors que je sors acheter des carottes bio au marché !

Je ne peux que sourire de compassion devant les papa hypocampes, qui se tapent tout le boulot. Héhéhé, vous avez tout compris, les femelles...

Et les mamans pieuvres qui meurent d'épuisement quand leurs petits sont assez grands pour se débrouiller tout seul... non, là faut pas exagérer non plus. Et puis bon, nous, hein, on les fait un par un, en règle général, les petits (y'en a qui préfèrent par trois, mais là, je m'en suis toujours pas remise... Chapeau bas, minette !)

Ou les mères oiseaux, qui se retrouvent à donner la becquée : nous sommes tellement semblables ! Quel spectacle que cette mimique craquante, cette frimousse maculée de courgettes, ces machoires grandes ouvertes devant la pleine cuillère !!! 

Quelle imagination déployée pour mélanger des aromes sympathiques - le patisson, c'est pas bon...- et faire des repas une grande aventure...

En fait, à chaque reportage, je suis un peu plus animale. A chaque reportage, je suis un peu plus moi !