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From ME to who wants

Courtes nouvelles, états d'âmes, poésies, vie de maman, et quelques clins d'oeil. Tout est dans le texte :-)

C'est juste un dimanche

C'est juste un dimanche où le ciel est bien gris. Pour une fois, rien au programme : Papa et Maman ont décidé de garder une journée pour se reposer. Je crois qu'ils l'ont commencée contents: nous nous sommes levés à 8 heures. Puis on a joué, toute la matinée. J'aime jouer. Avec mon frère, c'est le meilleur ! On a fait un circuit. Moi, j'ai surtout mis le bazar... Et j'ai squatté les genoux de Maman, aussi. Elle a lu des histoires. Et puis j'aime quand c'est propre, et bien rangé. J'aide pour vider le lave-vaisselle et passer le balai. Puis je m'assoie sur mon petit fauteuil, je mets mes chaussons, et je profite de l'instant. J'étais très fatigué vers midi, alors j'ai mangé avant tout le monde et je me suis couché pour la sieste - j'en avais besoin, je n'ai pas rechigné, cela me fait du bien de lâcher prise quand je suis fatigué. Il en faut, de l'énergie, pour grandir: apprendre à courir sans tomber, à parler. J'ai découvert que La Pie et Tapis se ressemblaient, j'ai trouvé ça super. Il doit y en avoir des tonnes, des mots pour rigoler. C'est top, d'avoir deux ans.

Après la sieste, vers 15 heures, Maman a craqué et nous a envoyé dehors. La pluie annoncée n'était pas là, on a mis les bottes et les écharpes et Papa nous a accompagnés faire de la balançoire. Je ne me souviens plus vraiment de ce que l'on avait fait pour nécessiter d'aller prendre l'air - Maman a crié, mon frère est allé au coin, dans le doute, je l'ai accompagné - et je ne sais pas trop mais ils se sont tous mis à rire et la punition a été levée.

Dehors, Papa est allé ramasser du bois. Pendant ce temps, Maman a cuisiné: quand nous sommes revenus, crottés, trempés, ravis, ça sentait le chocolat dans toute la maison - puis quatre heures a sonné et nous avons bu deux litres de lait avec les sablés. Je ne sais pas à quoi Maman songea pendant que nous riions dehors, coursant les chats dans l'herbe mouillée. Si j'avais été dans sa tête... j'aurais su qu'elle pensait au Monde. Celui dans lequel nous devons grandir. A ces guerres qui le rongent, et qui lui font si peur, bien qu'elle en parle peu. A tout ce que l'on croit être acquis pour toujours - la vie, la famille, la santé - et qui ne l'est jamais. A la brieveté de la sérénité - Maman, qui nous sait bien innocents, bienheureux, mon frère et moi, à croquer à pleines dents dans les joies de l'enfance ; nous, les petits, qui ne nous doutons pas une seconde que, quelles que soient les merveilles que l'avenir nous réserve, ils sont déjà en cours de formation, nos plus tendres souvenirs ; au creux de cette coque fragile, bien trop éphémère, des jours heureux ensemble.

Je ne sais rien de tout ce que Maman pensait à ce moment là. Pendant que l'on débarrassait le goûter, on a chanté une comptine de l'école, un canon - enfin, ils chantaient tous les trois - et moi, j'applaudissais.

Je ne le sais pas encore, c'est juste un dimanche où le ciel est gris, mais en lui se dessinent les couleurs du bonheur.

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