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From ME to who wants

Courtes nouvelles, états d'âmes, poésies, vie de maman, et quelques clins d'oeil. Tout est dans le texte :-)

J'attends

Hello les loulous ! Une petite histoire avec vos mots imposés. Les mots étaient Concert ; savon ; sérénité ; électricité ; chaton ; ancistrus gold ; gaufre ; juxtaposer ; adiabatique ; « Ils sont gagas ces deux là » ; moutarde et rupture de stocks…

Pour celle-ci, je vous laisserai mesurer tout seul le niveau d’imagination du contexte; ça devrait pas être difficile. Au fait, je vous surkiffe. Bonne lecture ;)

 

J’attends. J’attends. J’attends. Je ne fais que ça.

En tout cas, j’ai l’impression de ne faire que ça.

Tellement aux aguets que je fais des bonds dès qu’un bruit me surprend. Tellement au taquet que je dégage autant d’électricité que les orages qui nous tournent autour. Je regarde les minutes lécher minutieusement mon cadran comme autant d’Ancistrus gold greffés sur la vitre trouble d’un aquarium. Niveau excitation je suis loin d’être en rupture de stocks…. J’attends. Je regarde voleter des pollens et j’éternue. Ça crée un peu d’animation. Je me fais sursauter.

J’attends.

Le mail est parti lundi dernier. Il faisait chaud, nous prenions le repas dehors sous un parasol, l’une d’entre nous partageait des cerises, une autre des gaufres ; les filles ont vu très vite que je ne les écoutais plus vraiment.

Mais le grand maître n’a pas encore pris le temps de me répondre.

Bien sûr, là où moi j’attends un avis qui prend toute la place dans ma tête, lui ne doit traiter qu’avec une minuscule parcelle de sa to-do-list. Nos perspectives ne sont pas les mêmes. Nos échanges n’ayant jamais été adiabatiques, je me prends à espérer qu’il ne va pas m’effacer de sa vie du jour au lendemain comme le feraient les faibles, les médiocres, les lâches – il n’est rien de tout cela. Et puis, j’ai appris à ne pas prendre immédiatement les réactions des autres personnellement – je ne suis pas le centre du monde. (Quoique, du point de vue de mes petits, je dois bien reconnaitre que ce n’est pas tout à fait vrai – pour le moment).

Thomas, quand j’arrive à le croiser, hausse les épaules. Je lui ai partagé :

  • mes derniers doutes sur le manuscrit,
  • l’attente interminable, cette impression d’avoir passé un oral puis un écrit au premier semestre, et maintenant avoir rendu ma copie à la fin du second, est-ce que oui ou non je vais pouvoir rejoindre le niveau d’après ?
  • mon hésitation à me faire couper les cheveux (oui, je sais, rien à voir, mais bon, là, ils sont très longs, alors, forcément, le carré me fait de l’œil, mais, attendre encore deux ans, sérieux ? Mais, bon, après, un carré, c’est vrai que c’est pratique pour l 'été, mais, quand Maxence me peigne, j’adore, et puis, je les tresse, c’est rigolo, donc, mais, et puis … ?)

Il m’a répondu (dans l’ordre) :

  • tu es une scientifique, chaton, c’est normal que tu doutes.
  • au fond de toi tu sais très bien qu’il va te répondre, et quelle que soit l’étape d’après, tu vas y aller et je serai fier de toi.
  • il va faire quel temps ce week-end ?

Certes, il était hors sujet sur le dernier point, mais je ne lui ai pas passé de savon car quand la moutarde m’est montée au nez, je l’ai éternuée très vite : en vrai, il s’en fiche de mes cheveux, du moment que je peux encore souffler sur la mèche de devant pour faire marrer ses enfants ou qu’il peut les soulever délicatement pour m’embrasser dans la nuque. 

Je suis définitivement admirative de la contagiosité de sa sérénité. Bon. Sauf qu’en ce moment, je n'y suis pas réceptive, en fait ! Mais c’est pas grave, ça va passer (grand smiley avec un sourire disproportionné) (oui, je sais, il existe, mais là j’écris alors c’est plus rapide de le décrire que de chercher à l’ajouter). 

Alors, comme j’attends, et qu’il ne me canalise pas, je m’occupe. Mon emploi du temps déborde : anniversaires, concerts, sport, musique, bringues (dont pour certaines il faut se dédoubler car les calendriers ont tendance à tout juxtaposer…). Je remplis pour combler cette vertigineuse sensation de vide. Je remplis pour ne pas penser.

Thomas me fait rire, toujours et encore. Son dernier grand truc, en ce moment, c’est de revisiter toutes les paroles de chansons normales en paillardes. Carpe diem de Mc Solar est passé de « Le temps passe car il faut du temps pour les gens qui s’aiment » à « Le Tampax car il en faut tant pour les gens qui saignent ». Je ne vous explique pas le niveau. Des fois, il est encore plus Cluzel que moi. "Ils sont gagas ces deux-là", commentent les enfants dans un élan de lucidité en découvrant leurs parents bidonnés dans la cuisine.

 

Donc, moi, j’attends, comme dirait Mc Solaar, que… « le temps passe, le temps passe… » Puis je ris, j’attends, et en même temps j’écris pour remplir tout mon temps.

Je vous tiendrais « au courant ». D’ailleurs, au courant, pour quelqu’un d’électrique, hein… 

(Smiley qui fait un clin d’œil… mais avec la tête en bas.

Aux dernières nouvelles, il n’existe pas celui-là).

 

 

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