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From ME to who wants

Courtes nouvelles, états d'âmes, poésies, vie de maman, et quelques clins d'oeil. Tout est dans le texte :-)

Samedis après midi

Les samedis après-midi sont mes heures phares de la semaine, iridescentes sur mon calendrier, lumineuses dans mon cœur. Je profite des six autres jours pour réfléchir à notre programme. Moi qui limitais mes déplacements aux contours du diocèse, je me suis remise à sortir plus loin dans la ville, en quête d’idées et de petits matériels. Jamais je n’aurais parié sur l’imagination que je réussis à déployer pour l’occuper. Parmi les plus originales, au rayon bucolique : l’élevage de coccinelles. Mais apparemment, en appartement, ce n’est pas la panacée, même avec de la bonne volonté et en cumulant les rosiers nains. Toujours dans l’optique des jardiniers en herbe, nous avons tenté la culture de plantes et fruits divers. Les fraises, nous avons réussi. Mais pour d’autres, les résultats furent moins convaincants. Vous avez déjà vu une plantule de nénuphar ? Et bien, pour tout vous dire, nous non plus – mais ce n’est pas faute d’avoir essayé !

Dans les plus classiques, nous avons cuisiné, bien sûr. Il y en a eu, juchés sur nos trépieds, des œufs cassés et des tambouilles de farine. Notre objectif : une recette prête à manger en quatre heures - nous voulions déguster avant qu’il ne lève l’ancre. Nous avons testé les sablés aux chocolats, les tiramisu au chocolat, les tourteaux fromagers au chocolat, les fondants aux chocolats, les moelleux au chocolat, les cookies au chocolat, les croquettes au chocolat – l’autre jour, il m’a même réclamé une tarte tropézienne au chocolat, mais là, j’ai dû capituler. J’aime, après son départ, revenir dans la cuisine et laisser les parfums m’envahir à nouveau les narines – il part avec nos œuvres, tout à sa gourmandise, et m’en laisse les effluves que je savoure avec bonheur.

Nous nous sommes aussi essayé à l’art. Comme des cochons ! Car si les enfants sont très forts en peinture, il faut apprendre à leur laisser du temps, et surtout à bien fermer les yeux sur l’état de la table, du tapis, de leurs tenues…Suite à cela, parfois, il est possible d’obtenir de quoi orner les murs de ses toilettes avec beaucoup de fierté ! La gestion des couleurs, leur harmonie, leur mélange leur est très personnelle – et sans être dithyrambique à l’extrême, j’y trouve un souffle rafraichissant de liberté, affranchi des codes, des équilibres, du convenu… Une joie naïve, éphémère, l'expression de cet âge tendre aux rêves de papier. Maintenant, grâce à lui, à ses coups de pinceaux (probablement aussi grâce au flou qui ne me quitte jamais tant les dioptries me manquent), je souris chaque fois que je vais faire pipi !

La musique ne nous a pas inspiré longtemps – l’expression « un tout petit bémol » a pour moi perdu tout son sens puisqu’en l’occurrence, chez nous, ce sont les dièses qui ont posé le plus de problèmes à nos conduits auditifs – je confirme, les instruments à cordes restent réservés à ceux qui ont un certain sens musical, l’oreille absolue et / ou aucun voisin. Heureusement, quand la jeune maman d’en dessous est venue râler, j’ai pu gérer la crise avec un peu de truffes (au chocolat, bien sûr).

Alors certes, se renouveler devient difficile. Je sais le risque que cela éclipse tout le reste, mais pour ce week-end, je lui prépare une surprise aux poils, qui devrait faire son petit effet : opération chaton ! Une chatte a mis bas voilà quelques semaines dans les combles de l’immeuble. Les chatons, c’est comme les trèfles à quatre feuilles : il suffit de chercher pour trouver. Celui que j’ai choisi est beige, aux oreilles noires. Avec son museau en galoche et ses poils en épis, il me rappelle vaguement un personnage télévisé de dessin animé – un croisement entre le calife Iznogood et l’autre japonais, là, Sankogu, Sangoku, je ne sais plus son nom exact. Enfin, bref, c’est une boule de nerfs, un agitateur : on dirait qu’il est quatre, alors qu’il est tout seul - le partenaire idéal de nos prochains moments complices, la promesse de nouveaux fous rires.

Et puis, je me dis que grâce à ce minet je ne serais plus seule à vivre ici, enlisée dans ma morne solitude, entre quatre murs, six jours et demi chaque semaine. Je ne suis pas dupe, mon unique petit-fils finira par grandir. Et lorsque ses parents se rendront compte qu’il est assez débrouillard pour se garder lui-même…


Le chat, je l’ai appelé Chocolat.

 

Merci, cela a été assez difficile pour moi cette fois-ci de caser Eclipse; Dièse; Dioptrie (!!); Ancre; Vivre; Musical; Trépied; Nénuphar; Combles; Tourteau (!!!) ; Ephémère; Agitateur; Sangoku, Calife (!); Galoche; Diocèse; Couleurs; Dithyrambique; Iridescentes; Tarte tropézienne; Opération; Chaton.

 

 

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