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From ME to who wants

Courtes nouvelles, états d'âmes, poésies, vie de maman, et quelques clins d'oeil. Tout est dans le texte :-)

Parce que viendra Mardi 2 Septembre...

La variation reste extrèmement discrète, imperceptible iota, mais suffisante pour installer un léger malaise. Une anicroche dans les couleurs du jour, suivie d'une ombre doucement rougeâtre au creux des lumières du soir. Le couchant ratisse toujours les champs moissonnés, mais ne s'éternise plus guère, les bougies sont éteintes un instant plus tôt - voilà, c'est comme ça, un été de plus fête son anniversaire.

 

 

Le tout jeune enfant ne le sait pas encore - il le sent simplement - quelque empreinte s'est immiscée dans le chemin des grands. Le mot Rentrée se mélange aux souvenirs de voyages, s'étale dans les conversations. Loin le goût du sel et le piquant du sable, on a glissé Doudou dans le nouveau cartable. Le futur se drape d'inconnu, de spectres et d'aventures. Le réveil dans la chambre parentale sonne à nouveau - au loin, le brouhaha de l'autoroute prend corps plus tôt, à 5h maintenant il rappelle sa présence - et c'est étrange, déjà, quand dès potron-minet les ramages non plus ne sont plus les mêmes : où s'éparpillent les pépiements des tout-petits à plumes, alors qu'Août agonise avec les vacances ? Nulle part, ils s'envolent, répondent ceux qui restent, ne migrent pas : les pies, les pigeons, les gris et noirs et blancs, prompts à se fondre dans le décor à venir.
C'est une simple impression - Septembre se chargera d'en faire une certitude - le temps d'ensoleillement s'amenuise, et devant son arrogance à grignoter les vacances, les arbres rougissent d'impatience.

 

 

Ma gorge est serrée. Je vais, un très prochain jour, t'accompagner pour la première fois sur le chemin des écoliers. Tous les éléments me le rappellent. Et je sais que plus tard, lorsque les mots auront pris leurs réelles significations dans le cours de ta vie, c'est ta propre gorge qui, toutes les fins d'Août, se serrera à son tour : cette routine que, du haut de trois ans, tu croyais éternelle, elle deviendra alors tout autre, et pis le restera pour des années encore. Tout comme moi avant, tu apprendras à guetter la vogue, Noël, le ski, ton anniversaire, puis de nouveau l'été et toutes ses promesses...
Et tous les ans, immanquablement, quand les doigts de l'automne viendront lentement fermer les volets de l'été, de nouvelles rides s'accrocheront au rideau de mes iris...


C'est à cause de tout cela,

cette ritournelle implacable, ce refrain annuel,

le temps qui s'envole et ne revient jamais, je le sais,

c'est à cause de tout cela que perleront mardi, sur mes cils,

quelques larmes amères d'une mère pour son fils.

 

Bonne première rentrée, mon amour. Je t'aime. Maman.

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